11 janvier 2014

Sur la relation de Himes et Chandler à la littérature de genre



Dans le Monde des livres du 25 décembre 2013, Pierre Lemaître, auteur de nombreux romans policiers avant de recevoir le Goncourt pour Au-revoir là-haut, écrit : « Chandler a toujours considéré le roman policier comme vulgaire, mineur et “destiné à un public à moitié lettré”. Il lui devait pourtant toute sa célébrité. »

Jean-Patrick Manchette a une opinion plus nuancée sur cette question. Dans une de ses chroniques, il dit de Chandler qu'il est un « poète contrarié [qui] cherche dans le genre noir à assouvir une ambition strictement littéraire ». Dans une autre chronique, il compare Chandler et Himes. 
Pour lui, Chandler n’avait pas le même besoin de reconnaissance légitime que Himes : « Chandler a déjà réalisé ses ambitions sur le papier. Il commence aussi de les réaliser sur le terrain culturel. Il commence d’obtenir la considération qu’il souhaitait. En consultant les mémoires de Chester Himes, on verra que ce Noir néglige ses propres polars et veut être reconnu sur le terrain vraiment littéraire. Chandler, auteur blanc, n’a pas besoin d’une telle surcompensation. »





Si vous ne les connaissez pas, il faut lire les Chroniques de Jean-Patrick Manchette (Rivages/Noir, 1996), excitantes, notamment, dans leur analyse des romans noirs américains de la période 1920-1950, considérés comme une « littérature morale », critique de la contre-révolution triomphante aux États-Unis.


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