21 septembre 2014

Je cherchais une rue - Chester Himes et Charles Willeford


Je cherchais une rue (I was looking for a street) est le titre du roman que Jesse Robinson essaie vainement de faire publier dans La fin d'un primitif (1956). C'est déjà, dans la nouvelle, très autobiographique, Da-Da-Di-I-I (1948), le titre du roman que le personnage s'apprête à écrire : "On l'avait invité à la résidence pour travailler à un roman intitulé Le pigeon. Après avoir écrit une soixantaine de pages, il s'était arrêté pour écrire une autobiographie appelée Hier te fera pleurer. Mais maintenant, il était plein à déborder d'une histoire qu'il avait l'intention d'appeler Je cherchais une rue. Il l'avait trouvée, en effet. Il avait trouvé la rue, Congress Street, une petite rue pleine de boîtes noires, qui partait d'une colline pour rejoindre la rue principale."



Je cherchais une rue est aussi le titre de l'autobiographie de Charles Willeford (1988) consacrée à son enfance et à son adolescence. Ses parents sont morts de la tuberculose quand il était petit. Pendant la Dépression, à partir de 12 ans, il a vécu une vie de vagabond, entre trains, petits boulots et soupes populaires. C'est un livre magnifique.


Pourquoi ce titre ? Willeford ne donne aucune explication. L'hommage à Himes est, cependant, plus que probable. Journaliste au Miami Herald, Willeford écrit la nécrologie de Himes en 1984 : "On se souviendra de lui comme de l'un des plus grands écrivains américains, blancs ou noirs."


Les quatre livres de Charles Willeford dont Hoke Moseley est le personnage principal ("héros" serait un peu exagéré) sont Miami Blues, Une seconde chance pour les morts, Dérapages et Ainsi va la mort, publiés chez Rivages. La traduction est de Danièle et Pierre Bondil. Lire aussi tout le reste.